Newton Thomas Sigel ou l’art de la belle photo

Newton Thomas Sigel est un directeur de la photographie américain. Homme de l’ombre puisqu’il ne se trouve pas à proprement parler derrière la caméra, il est pourtant celui qui a donné à de nombreux films une grande partie de leur identité visuelle.

Souvent, on dit d’un film qu’il a une belle photo, ou que sa photographie est magnifique. Cela veut dire que chacun de ses plans, pris à part comme des images, est une petite œuvre d’art au niveau de la composition et de l’éclairage.

Le directeur de la photographie est le garant de cette qualité artistique des images. Il doit s’assurer de la cohérence des couleurs et du rendu à l’écran. Il aura donc la charge de la lumière, mais aussi de l’emplacement des caméras à certains moments pour s’assurer d’avoir la meilleure prise de vue possible.

Newton Thomas Sigel est un habitué des films cultes. Il travailla notamment sur Usual Suspects, X-Men Days of Futur Past ou encore Bohemian Rhapsody. Mais il restera surtout dans les annales pour son travail sur Drive.

Drive est un thriller américain des années 2000. On y suit l’histoire du Chauffeur, interprété par Ryan Gosling, cascadeur le jour et chauffeur pour truand la nuit. Outre son scénario léché et sa réalisation spectaculaire, c’est aussi pour sa photographie que le film est aujourd’hui acclamé.

Recruté par Nicolas Winding Refn, Sigel est arrivé sur le tournage avec en tête l’identité visuelle qu’aurait le film. Et pour arriver au rendu qu’il imaginait, il prit un gros risque pour le métier : il fit acheter une caméra dernier cri, que ni lui ni le réalisateur n’avait l’habitude d’utiliser. Après un temps d’adaptation, le rendu plus que naturel des lumières du film confirmera qu’il a eu raison.

Sigel fait aussi preuve d’énormément d’inventivité pour reproduire aux mieux l’ambiance nocturne. Afin d’imiter aux mieux les jeux de lumières nocturnes, un opérateur était assis à l’intérieur de la voiture, communiquant via casque avec Sigel, pour savoir quand actionner les lumières simulant le passage d’une voiture.

Enfin, pour accentuer les couleurs néon qui parsèment tout le film, Sigel a fait en sorte de pousser le travail de colométrie à son maximum, pour saturer le visuel sans pour autant perdre le naturel des lumières.

Et à l’occasion des 10 ans du film, PLAKAT décide de rentre hommage au travail de Sigel à travers une affiche Drive – Variant, qui reprend les tonalités néon chères au « Cinematographer ».